A propos des conseils
Deuxième conseil (suite)
« .. qui dépasse la quarantaine sans que ses bonnes actions ne l’emportent sur ses mauvaises actions doit se préparer au Feu éternel »
Le nombre 40 semble posséder ses propres secrets. Allah swt a cité le nombre 40 plusieurs fois dans le Coran, comme étant une limite maximum. Après qu’Allah (swt) eut sauvé le prophète Moïse de Pharaon, celui-ci a attendu 40 jours et 40 nuits pour s’adresser à Allah (swt). Ainsi, il en va de même pour quiconque souhaite remplir sa tâche ou rester ferme dans sa pratique régulière, qu’il s’agisse d’une demande, d’une invocation, de la lecture de sourate Yassin ou de la mémorisation d’une sourate, d’un hadith…répète-les 40 fois et ils seront ancrés dans ta mémoire. Et si tu souhaites appliquer un conseil à toi-même, répète-le 40 fois. Par exemple : « oh, mes yeux, baisse mon regard » 40 fois !
Troisième Conseil
« Ô mon fils, le conseil est facile à donner mais difficile à suivre parce que son goût est amer pour ceux qui suivent les passions, puisque les choses interdites sont chères à leurs cœurs et spécialement pour ceux qui se dédient à la science formelle et se soucient des mérites de l’âme et des attractions de ce bas-monde. »
Accepter un conseil est dur pour l’égo « nafs ». Si tu refuses le conseil qui t’est donné, c’est comme si tu refusais d’être guidé. Donc, quiconque est en quête de conseils, doit être sincère dans sa recherche. Ainsi, ce conseil deviendra léger et simple à mettre en pratique et Allah (swt) le lui rendra facile. Si tu n’acceptes pas les conseils facilement, alors tu as besoin d’examiner les racines d’une telle conduite pour savoir pourquoi. Allah swt a évoqué dans le Coran les hypocrites s’adressant au prophète (sws) « nos biens et nos familles nous ont retenu, implore donc le pardon pour nous. Ils disent avec leurs langues ce qui n’est pas dans leurs cœurs… » (Coran : al Fath 11) Plus loin, il est dit que le prophète demande pour eux le pardon ou pas, ils ne seront pas pardonnés tant qu’ils ne seront pas sincères dans leurs cœurs.
Lorsqu’il est en quête d’avis, l’être humain doit être préparé à recevoir un conseil et ne doit pas retarder sa mise en pratique ou son intention. En général, l’égo aime ce qu’Allah swt déteste. C’est pourquoi celui qui est en quête de conseil doit être sincère dans ses intentions car ainsi Allah swt en lui facilite l’acceptation.
Il est demandé à celui qui cherche les conseils d’essayer de comprendre la personne qui délivre cet avis. Le shaykh va généralement donner un conseil simple et agréable facile à appliquer. Cependant, ne crois pas qu’il s’agisse d’un conseil négligeable. Sache qu’il attend que tu le mettes en pratique et ne t’en écartes pas. Parfois aussi le shaykh va donner un conseil de manière inattendue. Par exemple, tu as dit au shaykh que tu as du mal à te réveiller le matin pour la prière du fajr, à quoi le shaykh va répondre en te conseillant de baisser ton regard ! L’étudiant pense surement que cela n’a rien à voir avec sa requête. Et pourtant, quel que soit le conseil prend le tel quel et tu verras qu’il s’agit d’un remède.
Quatrième Conseil
« Ceux-ci retiennent que leur salut et leur délivrance dépendront de la science et qu’ainsi ils peuvent se passer des œuvres. C’est là l’opinion des philosophes… »
Le savoir en lui-même n’est pas suffisant pour la réussite d’une personne. Les connaissances acquises doivent être mises en pratique, sinon on perd sa voie. Si on les met en pratique, le trajet se raccourcit et le succès devient plus proche. Certains d’entre vous pourraient dire : «Ô Shaykh, j’ai assisté à de nombreux cours et réunions, j’ai beaucoup appris, puis j'ai j’oublié ». C’est simplement parce que tu n’as pas mis tes connaissances en pratique. Mémoriser le Coran et le mettre en pratique aide à mémoriser. S’il t’est difficile de mettre en pratique l’ensemble de tes connaissances, alors fais seulement 10%. C’est comme la zakat, insh’Allah, le poids de ces 10% aura purifié le reste de tes connaissances, comme la zakat purifie le reste de ton argent. Si tu ne mets pas en pratique, tu cours le risque que tout ton savoir soit témoin contre toi le Jour du Jugement. Comme le dit le hadith « Sera le plus sévèrement puni le Jour du Jugement le savant qui n’a pas tiré avantage de son savoir ». Pourquoi n’en a-t-il pas tiré bénéfice ? Parce qu’il ne l’a pas mis en pratique. Essaie au moins, si c’est trop difficile, d'appliquer au moins une fois ce que tu as appris, dans l’espoir que ce sera inscrit pour toi en tant que « gens du savoir ». Si c’est encore trop difficile, aie au moins l’intention sincère de le faire, car l’intention est la première partie de l’action.
Il fut demandé à un des salihin qui avait rendu l’âme comment était son état. Il répondit qu’aucune de ses œuvres ne lui avait été bénéfiques excepté deux rak’as qu’il priait la nuit. Bien que les mots soient simples, leur signification est grande. Bien qu’il ait acquis de nombreuses connaissances, il goutait au secret de se lever la nuit pour prier deux ra’kas. Il était sincère dans cet acte d’adoration.
Il est rapporté dans un hadith qudsi que celui qui met en pratique les connaissances qu’il a acquises, Allah swt lui donnera un savoir qu’il n’a jamais pensé pouvoir acquérir. Ce type de savoir ne peut être donné que par Allah swt et ne peut être trouvé dans les livres. Il faut gouter à la connaissance. Lorsque tu as gouté à une chose, tu vas vouloir poursuivre ton action. Par exemple, utiliser le siwak est un de ces acte par lequel Allah swt peut ouvrir les portes sur une chose que tu n’attendais pas et révélé des trésors insoupçonnés. Il se peut que tu arrives devant la porte de ta maison et tu ne sais plus où sont tes clefs, tu cherches et cherches encore sans succès et finalement tu les trouves dans un endroit que tu n’avais pas imaginé. Ainsi Allah swt ! Il possède la clef de ta réussite dans un lieu qui t’est inconnu.